Politique/Economie

Elections présidentielle Française de 2012 - Qui se présente?

By Florian Bercault
02/02/2012

A moins de 100 jours du premier tour de l’élections présidentielles, presqu’une quarantaine de personnes se sont déjà déclarées candidates à la course présidentielle. Mais qui sont-elles? Seront-elles toutes candidates jusqu’au 22 avril, jour du premier tour de scrutin ?

Etre ou ne pas être candidat, là est bien la question ?

Depuis 1976, pas moins de 500 signatures d’élus (maires, conseillers généraux et régionaux, parlementaires..) sont requises pour se présenter officiellement à l’élection présidentielle.

Ce système a fait ses preuves et permet de filtrer les candidatures farfelues et d’en réduire ainsi le nombre. Cela n’a pas empêché seize personnes d’être officiellement candidates lors de l’élection de 2002. Pour celle de 2012, le dépôt des parrainages est attendu avant le 16 mars et, le 19 mars la liste officielle des candidats sera finalement publiée.

La loi encadre très strictement l’élection. Ainsi, pour être candidat il faut également être majeur, de nationalité française et être inscrit sur les listes électorales. Il faut être âgé d’au moins 23 ans depuis décembre 2011. Ces conditions sont strictement contrôlées par le Conseil Constitutionnel.

Il n’est donc pas si simple d’être un candidat officiel. Annoncer sa candidature est une chose mais trouver les financements et recueillir les 500 signatures en est une autre….

Qui sont les favoris ?

 

Comme à chaque élection, les favoris sont les deux candidats qui portent l’étendard des deux plus grands partis en France : l’UMP (parti de droite, l’Union pour un Mouvement Populaire) et le PS (Parti Socialiste).

 

A gauche, c’est le gagnant de la primaire socialiste, François Hollande, qui est bien parti pour figurer au second tour. Les sondages le donne même gagnant contre Nicolas Sarkozy, l’actuel président sortant mais candidat non déclaré pour la droite. Cependant, ce n’est qu’une question de temps pour que le président en fonction se déclare. On se rappelle bien du cas du président Mitterrand qui avait annoncé officiellement sa candidature  un mois avant l’élection de 1988, sur le plateau de France 2. De même, deux mois et demi avant le premier tour de l’élection de 2002, le président Chirac s’était déclaré lors d’une rencontre avec la maire d’Avignon. Retarder son entrée en campagne lorsqu’on est un président en fonction est donc une stratégie utilisée par tous les bords politiques afin d’éviter aux maximum les « coups » de la campagne.

Depuis 1995, la gauche n’a pas gouverné en France. C’est le défi que veut relever François Hollande, héritier du mitterrandisme, dont le parcours académique est exemplaire : Sciences Po, HEC et l’ENA. Ex-compagnon de Ségolène Royal, l’élu corrézien axe sa campagne actuelle sur le redressement de la France, la jeunesse, l’espérance et la justice. A la tête du Parti Socialiste de 1997 à 2008, cet homme de réseaux est prêt à tout pour faire gagner son camp, quitte à perdre quelques kilos. Porté par la vague médiatique de la primaire, François Hollande est pourtant entré en campagne très tôt ce qui pourrait lui être fatal face à Nicolas Sarkozy.

Mais le candidat du  changement n’est pas exempt de critiques. On lui reproche son absence de carrure internationale, son manque d’autorité face aux écologistes ou encore son incarnation d’une « gauche molle », selon les dires de son ex-adversaire de la primaire Martine Aubry. De plus, François Hollande n’a jamais été ministre ce qui ne manquera pas de lui être reproché dans le futur….

 

A l’inverse, Nicolas Sarkozy, fin stratège politique, est un vrai self-made man de la politique. De conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine à ministre de l’intérieur en passant par la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine, il a bel et bien exercé de nombreuses fonctions politiques et électives avant de gagner la présidentielle de 2007.  Président de la rupture et du pouvoir d’achat dont le slogan était « travailler plus pour gagner plus », Nicolas Sarkozy a dû faire face à la crise économique et financière de 2008. Voulant faire oublier son côté ‘bling-bling’ et ses dérapages langagiers ‘casse-toi pauvre con !’, Nicolas Sarkozy est désormais en 2012 le président qui défend l’Europe et l’euro, qui est intervenu en Lybie et qui a présidé le G20. Mais l’explosion de la dette de l’Etat ainsi que la droitisation de sa politique pourrait le faire chuter en 2012, se faisant siphonner des voix par des partis rivaux. Par ailleurs, il n’est pas sûr que jouer la carte du bon gestionnaire de crise tel un père de famille soit suffisant pour gagner une telle élection. Au plus bas des sondages, Nicolas Sakozy tente pourtant de rester pilote de l’Etat français en voulant mettre en place la « TVA sociale » ou encore taxer les transactions financières…

 

Qui sera le troisième homme ou la troisième femme?

 

Deux candidatures risquent de troubler le jeu politique traditionnel UMP vs PS. Deux outsiders sont en passe de se maintenir au second tour selon les récents sondages.

Il y a tout d’abord la « menace frontiste ». Fille de Jean-Marie, Marine Le Pen est une vraie torpille qui pourrait réitérer les exploits de son père datant du 21 avril 2002. Médiatique, souriante, sans complexe, la candidate investie par le Front National  parle de tous les sujets qui suscitent la peur des français : immigration, dette, chômage, insécurité… Poujadiste du XXIème siècle, Marine Le Pen a rajeuni le parti crée par son vieux père. Cette avocate de formation pourrait donc, par « son franc-parler », obtenir les suffrages de tous les oubliés de la politique et se maintenir au second tour, créant un nouvel électrochoc politique. Les commentateurs politiques imaginent déjà le scénario d’un « 21 avril inversé » où Marine Le Pen affronterait François Hollande au second tour de l’élection. Reste à savoir si Marine Le Pen obtiendra ses 500 signatures…

 

Par ailleurs, il ne faut pas négliger le poids de la candidature centriste qui pourrait créer la surprise. Après une « traversée du désert », l’ancien troisième homme de la présidentielle de 2007 (avec 18,5% des suffrages) François Bayrou est de retour en force sur la scène politico-médiatique avec de nouveaux soutiens. Connu pour son « ni gauche, ni droite », cet agrégé de lettres classiques, actuel président du MoDem entend bien, lui aussi, se maintenir au second tour. Caricaturé par les Guignols, le député des Pyrénées-Atlantiques n’en démord pas et tente sa chance pour la troisième fois à la présidentielle. En tant que centriste, François Bayrou a des chances de séduire les déçus du sarkozysme et de se retrouver au second tour face à François Hollande.

 

Des candidatures fortes de revendications.

Certains candidats, même s’ils ne se maintiendront pas au second tour, se présentent afin de revendiquer des attentes spécifiques d’une partie de la population.

A gauche, il y a Jean-Luc Mélanchon pour le Front de Gauche et Eva Joly pour Europe Ecologie - les Verts. Jean-Luc Mélanchon, ancien socialiste et actuellement député européen rêve d’une gauche dure. Fustigeant les riches et les rois de la finance, il souhaite être la voix des victimes de la mondialisation et de la crise.

Toujours à gauche, il y a Eva Joly. Cette ancienne magistrate est un symbole. Femme de tête franco-norvégienne, elle est porte-voix des écologistes. Tombeuse du ô combien médiatique Nicolas Hulot aux primaires écologistes, la femme aux lunettes rouges ancre sa campagne à gauche au risque de froisser certains de ses collaborateurs. Eva Joly est également souvent victime d’attaques à caractère xénophobe. Sa candidature est un vrai symbole.

A droite, un homme est actuellement le centre de toutes les attentions : Dominique de Villepin. Cet énarque, proche de Jacques Chirac et diplomate reconnu, a créé son parti République Solidaire. Farouche opposant de Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin se présente pour la première fois à une élection. Eclaboussé par l’affaire Clearstream et le CPE (Contrat Premier Embauche), l’ancien premier ministre n’avait pu se présenter en 2007. Cette fois-ci, Dominique de Villepin croit en son heure de gloire afin de refonder la société française sur la base de l’intérêt général.  

Quelles sont les « petits » candidats ?

Enfin, des dizaines de « petits » candidats sont en campagne à plus petite échelle.

A l’extrême gauche: Nathalie Arthaud de Lutte Ouvrière et Philippe Poutou du Nouveau Parti Anticapitaliste

A gauche : le souverainiste Jean-Pierre Chevènement

Au centre : Corinne Lepage de Cap21

A droite : Christine Boutin du Parti Chrétien-Démocrate ;

Nicolas Dupont-Aignan pour Debout la République

et Frédéric Nihous de Chasse Pêche Nature et Tradition, 

A l’extrême droite : Carl Lang du Parti de la France

 

Des candidatures alternatives ?

Une initiative se distingue de toutes les candidatures, c’est le mouvement « Tous candidats en 2012 » soutenu par des célébrités françaises comme Marion Cotillard, Mélanie Laurent ou encore Zaz. L’idée est d’établir une société écologique et humaine où chaque citoyen serait engagé. C’est un projet unique en sont genre qui veut changer la société par sa base. Bien qu’original, il est peu probable que le mouvement ait un grand impact sur la campagne…

A 100 jours du premier tour de l’élection présidentielle, plus d’une quarantaine de personnes se sont déjà déclarés candidats à la course présidentielle. Mais qui sont-elles? Seront-elles toutes candidats jusqu’au 22 avril, jour du premier tour de scrutin ?

Quelles sont les « petits » candidats ?

Enfin, des dizaines de « petits » candidats sont en campagne à plus petite échelle.
A l’extrême gauche: Nathalie Arthaud de Lutte Ouvrière et Philippe Poutou du Nouveau Parti Anticapitaliste
A gauche : Jean-Pierre Chevènement pour le Mouvement Républicain et Citoyen
Au centre : Corinne Lepage de Cap21
A droite : Christine Boutin du Parti Chrétien-Démocrate ; Nicolas Dupont-Aignan pour Debout la République et Frédéric Nihous de Chasse Pêche Nature et Tradition,  
A l’extrême droite : Carl Lang du Parti de la France

Des candidatures alternatives ?

 

Une initiative se distingue de toutes les candidatures, c’est le mouvement « Tous candidats en 2012 » soutenu par des célébrités françaises comme Marion Cotillard, Mélanie Laurent ou encore Zaz. L’idée est d’établir une société écologique et humaine où chaque citoyen serait engagé. C’est un projet unique en sont genre qui veut changer la société par sa base. Bien qu’original, il est peu probable que le mouvement ait un grand impact sur la campagne…