« Avec la tête qu’il a il ne pourra jamais prendre une femme dans ses bras car cela ne serait pas crédible ». 

 

Cette remarque de Pierre Dux, professeur de Jean-Paul Belmondo au Conservatoire d’art Dramatique, ne manque pas de faire sourire aujourd’hui tandis que l'acteur vient de souffler ses 80 bougies, et a embrassé plus d'une belle femme au cinéma et dans sa vie personnelle. 

 

Après plus de 75 rôles au cinéma auprès d’actrices comme Catherine Deneuve, Jean Seberg ou Françoise Dorléac, Jean-Paul Belmondo a non seulement séduit des femmes superbes dont la James Bond girl Ursula Andress, mais est aussi devenu une icône du cinéma français d'après-guerre. 

 

Jean-Paul Belmondo était pourtant réticent vis-à-vis du septième art à ses débuts et souhaitait se consacrer uniquement au théâtre. « C’est Godard qui m’a fait aimer le cinéma (…) Avant A bout de souffle, on m’avait tellement dit que je n’étais pas bon que je doutais » confie-t-il en 2001. Ce premier grand rôle auprès de la très charmante Jean Seberg le propulse sur le devant de la scène jusqu’à faire de lui l’acteur emblématique de la Nouvelle Vague, jouant les bandits virils, insouciants et bohêmes pour Godard (Pierrot le Fou) ou Truffaut (Les sirènes du Mississippi).

A Bout de souffle

Flic Voyou

Après cette incursion dans le monde poétique et novateur du cinéma français des années 1960, Jean-Paul Belmondo se tourne vite vers les comédies populaires et rocambolesques, préférant les rôles de titi parisien farceur, de truand casse-cou ou de macho bagarreur. C’est l’époque de ses apparitions très physiques – le héro de Le Magnifique est aussi un passionné de boxe – dans Borsalino auprès d’Alain Delon, dans Flic voyou ou L’As des as. La critique n’approuve pas ce changement de répertoire, mais Jean-Paul Belmondo, surnommé Bébel par le grand public, revendique sa position de vedette populaire.

L’acteur fétiche des Français enchaine les films explosant le box-office jusqu’à Solitaire (1987) qui sera son premier grand échec commercial. Il revient en 1988 avec Itinéraire d’un enfant gâté de Claude Lelouch, lui valant le César du meilleur acteur, qu’il refuse d’aller chercher.

Jean-Paul Belmondo

Après son accident vasculaire en 2001, l’acteur au visage buriné et éternellement bronzé, disparaît des têtes d’affiche mais renoue en 2008 avec les plateaux de tournages dans le film de Francis Huster Un homme et son chien, jouant le rôle d’un vieil homme marginalisé, s'apprêtant à mourir seul. Aujourd’hui, après quatre ans d’absence, il jouera aux côtés de Franck Dubosc et Aldo Maccione dans le prochain film de Claude Lelouch, Les Bandits Manchots, qui regroupe, selon le réalisateur, « les vieux cons et les jeunes cons ». Pour célébrer ses 80 ans, France in London revient sur son extraordinaire carrière avec dix films cultes. 

A bout de souffle (1960) de Jean-Luc Godard

L'itinéraire d'un jeune délinquant, qui, après avoir volé une voiture et tué un policier, est traqué par la police.

Un singe en hiver (1962) d'Henri Verneuil 

L'hôtelier d'une petite station balnéaire de Normandie a juré à sa femme de ne plus toucher à un verre d'alcool. C'était sans compter avec l'arrivée de Fouquet qui surgit avec la tentation...

L'homme de Rio (1964) by Philippe de Broca

Adrien Dufourquet est témoin de l'enlèvement de sa fiancée Agnès, fille d'un célèbre ethnologue. Il part à sa recherche, qui le mène au Brésil, et met au jour un trafic de statuettes indiennes.

Pierrot Le Fou (1965) de Jean-Luc Godard

L'odyssée à travers la France de Ferdinand dit Pierrot le Fou et de son amie Marianne, poursuivis par des gangsters à la mine patibulaire.

La Sirène du Mississippi (1969) de François Truffaut

Répondant à l'annonce d'une agence matrimoniale, une femme usurpe la place d'une autre. Tout se complique quand le demandeur s'aperçoit qu'il est amoureux de l'usurpatrice.

Le cerveau (1969) de Gérard Oury

De Paris à Bruxelles, un train spécial va transporter les fonds secrets des nations de l'O.T.A.N. Des deux côtés de la Manche, deux individus cherchent à s'en emparer. Côté français, Arthur, petit truand débrouillard, assisté de son copain Anatole. Côté britannique, Le Cerveau, brillant escroc disposant d'une équipe de spécialistes et de moyens considérables. Mais les deux équipes programment leur hold-up le même jour, à la même heure...

Borsalino (1970) de Jacques Deray

Grandeur et décadence de François Capella et Roch Siffredi, deux truands du milieu, dans le Marseille des années folles.

Le Magnifique (1973) de Philippe de Broca

Un modeste écrivain tente d'achever le dernier épisode des extraordinaires aventures du héros qu'il a créé, celui d'un agent secret invincible, en prêtant à ses personnages les traits de ceux qu'il côtoie dans la réalité.

Itinéraire d'un Enfant Gâté (1988) de Claude Lelouch

Sam Lion a été élevé dans le milieu du cirque puis a du faire une reconversion forcée comme chef d'entreprise. Mais la cinquantaine passée, il se lasse de ses responsabilités et de son fils, Jean-Philippe, dont la collaboration ne lui est pas d'un grand secours. Il décide d'employer les grands moyens et de disparaître en Afrique. Mais son passé va l'y rattraper en la personne d'Albert Duvivier, un de ses anciens employés...

Un homme et son chien (2008) de Francis Huster

Jeanne, séduisante veuve, annonce son remariage à Charles et le met à la porte de chez elle, avec son chien. Elle fut sa maîtresse à la mort de son mari, meilleur ami de Charles, pendant leurs années de marine.
Enceinte de père inconnu, Leïla, la jeune employée de maison ne peut lui offrir que son affection et son lumineux sourire. En retour, Charles lui donnera beaucoup plus.
Sans autre ressource qu'une maigre pension, la rue attend Charles et son chien. Aucune main ne se tend vers lui et sa dignité lui interdit de tendre la sienne.
Et lorsqu'ils se retrouvent seuls sur cette voie de chemin de fer le fracas du train qui fonce annonce-t-il la fin ou le commencement d'une autre vie ?