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Ben L'Oncle Soul
Culture

La nuit où Ben L'Oncle Soul a enflammé Londres

By Matthieu Boisseau
09/12/2010

C'est officiel : Ray Charles, Marvin Gaye et Stevie Wonder ont un fils. Et il est français ! Quelques indices : 26 ans, soul music (« musique de l'âme », en Français), des bretelles, et un nœud papillon. Son nom ? Ben L'Oncle Soul, le bien-nommé. Car lundi dernier, sa prestation sur la scène du Pigalle Club de Londres a été tout simplement excep-soul-nelle. De l'énergie, du talent, de la générosité, et de l'originalité : Ben L'Oncle Soul est non seulement un personnage – dont le style, tout droit sorti des années 1960, ne vous laisse pas indifférent – mais aussi un auteur, compositeur, et interprète remarquable.

 

De l'audace, toujours de l'audace. Voilà ce qui caractérise cet artiste qui s'est véritablement imposé sur le devant de la scène française avec sa reprise de « Seven Nation Army » des Whites Stripes. Une réinterprétation soul, vous vous en doutez. Il en est d'ailleurs de même pour les six reprises (Katy Perry, Gnarls Barkley...) contenues dans le Maxi « Soul Wash » sorti en 2009. Un triomphe. Comme l'explique l'artiste, c'est la magie « Soul Wash » - en Français « lavage à la mode soul » - ce tour de passe-passe musical consistant «à mettre des chansons dans une machine à laver, pour qu'elles en ressortent plus soul ». La métaphore de la machine à laver, il fallait oser. Quoi qu'il en soit, force est de constater que Ben lave plus soul que soul. L'horripilant tube « Barbie girl » de Aqua – oui oui, celui qui a monopolisé les ondes et le Hit Machine de l'année 1997 – est par exemple totalement retravaillé...au point d'en devenir absolument exceptionnel (la preuve en vidéo).

 

Mais n'allez pas croire que Ben L'Oncle Soul est uniquement spécialiste de reprises. Ce serait méconnaître ses qualités d'auteur-compositeur. Son album éponyme, sorti en 2010, est une franche réussite. Il a d'ailleurs été certifié disque d'or. Difficile en effet de ne pas se laisser charmer par le charisme de ce jeune chanteur, et ce aussi bien en Français (mentions spéciales aux titres « Petite Soeur », et « Soulman ») qu'en Anglais (« Back for you » et « Lose it »). Intelligemment composé, authentique et dansant, cet album met pleinement en valeur la voix du chanteur, aussi sidérante de rage que charmante de douceur.

 

Écouter l'album de Ben L'Oncle Soul, c'est aussi et surtout entrer dans l'univers d'un artiste passionné par les années 1960, une époque dorée où la soul triomphait au pays de l'Oncle Sam, à coups de Georgia on my Mind (Ray Charles) et de Respect (Aretha Franklin reprenant Otis Redding). Cette passion a été nourrie dès l'enfance, puisque c'est sa mère qui lui a fait découvrir des auteurs comme Ray Charles ou Marvin Gaye. Ces berceuses de qualité ont indéniablement influencé la trajectoire de l'artiste, jusqu'à l'amener à rejoindre un groupe de gospel au sein duquel il fait ses débuts en 2004. Depuis, chacune de ses performances solo rend hommage aux années 1960. Voilà qui explique le style vestimentaire décalé de l'artiste : nœud papillon, pantalon à bretelles et veste de costume à carreaux. Plus qu'un accessoire marketing de « différenciation », ce look rétro est aussi un authentique clin d'œil à une période qu'il vénère.

 

Vous l'aurez compris, Ben est donc né 50 ans trop tard. Mais vous devriez vous en réjouir ! Imaginez un peu : un Tourangeau de 26 ans signé par la Motown. Oui, la Motown, le label de Michael Jackson, Diana Ross, et Stevie Wonder ! « La Motown France, c'est fait pour moi » déclare ainsi Ben L'Oncle Soul, lui qui s'est fait tatouer le nom du label sur son poignet. Et comment ne pas être d'accord avec lui ? Une rapide plongée dans l'histoire de la musique nous montre en effet que pour la soul française, cette vaste et morne plaine inexplorée, l'apparition de Ben l'Oncle Soul est un petit miracle. Essayez de vous rappeler : avez-vous déjà entendu de la soul en Français ? Probablement non. L'artiste prouve pourtant avec brio que la soul n'est pas qu'une affaire anglo-saxonne, notamment dans sa chanson Soulman (cf en vidéo). Voilà déjà une raison suffisante pour écouter l'album de Ben le phénomène.

Enfin, il n'y a pas de grand chanteur sans grandes performances scéniques. Le concert de Ben L'Oncle Soul au Pigalle Club était donc attendu avec un mélange d'impatience et de curiosité. Allait-il réussir à communiquer toute sa passion de la soul au public ?  Mille fois oui. L'artiste avait annoncé la couleur lors de notre interview, en définissant la soul music par le fait « d'être habité, de transcender et de vivre sincèrement sa musique ». Le genre de réponse qui n'aurait pas été satisfaisante si Ben L'Oncle Soul n'avait pas proposé un véritable récital. Car une fois sur la scène du Pigalle Club, Ben le soulman revêt le costume de Ben le showman. Et pendant deux heures, les termes « transcender et être habité » prennent tout leur sens. Accompagné de six musiciens et de deux choristes, Ben L'Oncle Soul a ainsi vampirisé l'attention du public grâce à une présence vocale incroyable et à des chorégraphies à la mode « The Temptations » exquisément drôles. Un feu d'artifice qui a connu son acmé lors de l'extatique reprise de « Crazy » des Gnarls Barkley, durant laquelle le chanteur s'est joint au public pour entreprendre quelques pas de danse. « Se transcender » disait-il....

Bien entendu, la route est encore longue avant qu'il n'atteigne ne serait-ce que 5% du succès des monstres sacrés de la soul - qui sont aussi ces idoles : Ray Charles, Stevie Wonder. Mais à vrai dire : peu importe. La France a son soulman, et au vu de la standing ovation qui lui a été offerte par le public à la fin du concert, ce Ben L'Oncle Soul n'a pas fini de nous enchanter de sa soul attitude. Et c'est bien là l'essentiel.

COMMENTAIRES:

13/12/2010 - pskipper49 a dit :

Ben l'Oncle Soul, un génie de la Soul française !
Même assis sur une chaise, avec un Ipod et un casque, il vous emmène faire un grand voyage en Géorgie, dans les pattes de Ray Charles...

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