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Film : Une Execution Ordinaire

Adapté de son propre roman à succès "Une Exécution ordinaire", le premier film de Marc Dugain dépeint avec minutie et précision l'URSS d'après Seconde Guerre Mondiale. La peur, la suspicion, la terreur : l'atmosphère du film n'en est que plus irrespirable. Vous êtes vous aussi sous le joug du tyran. Car même si aucune scène de de torture n'est montrée à l'écran, le film marque au fer rouge le spectateur par sa dimension psychologique oppressante. Prisonniers d'un système invivable, les protagonistes s'efforcent pourtant d'échapper à la mort. L'antisémitisme, latent sous le régime Stalinien, sert quant à lui la trame de fond de ce film. L'histoire se déroule en effet peu après Le complot des blouses blanches de 1952, durant lequel 11 médecins soviétiques - dont 7 juifs - sont exécutés, soupçonnés à tort d'avoir assassiné deux dirigeants du parti. Le médecin personnel de Staline faisant partie de ces accusés, par conséquent Nina est appelée aux côtés du malade. Un malade qui se révèle pourtant au sommet de son machiavélisme, une terreur froide qui glace les veines de Nina. Celle-ci est en effet contrainte de quitter son mari : pour être au service de Staline, il faut n'aimer que Staline lui dit-il. Nina entend alors protéger son époux Vasily (Edouard Baer) en ne l'informant pas du destin auquel elle est confrontée. Elle craint qu'il ne soit arrêté par le MGB, les services secrets de l'époque. Et pourtant, Vasily est enfermé à la Lubyanka, la prison d'Etat. Dès lors Nina est confrontée à un dilemme : échapper à Staline, et condamner son mari ? Ou rester aux côtés du dictateur dans l'espoir de recevoir des nouvelles de son époux ? On comprend très vite que seule la mort du tyran pourrait la libérer de son emprise...
Le film dévoile également la face cachée de Staline. On connaissait le dictateur, le chef du parti Communiste, l'impitoyable stratège sur la scène internationale, on retrouve aussi un homme machiavélique, tueur de sang froid, et on découvre enfin homme de culture. Car rien n'a échappé à Marc Dugain, qui s'est beaucoup renseigné pour tourner le film. Cela permet au film d'éviter les approximations et la caricature. On observe donc avec intérêt certaines facettes de la personnalité de Staline : son goût pour Mozart, les films de Chaplin. Le mérite en revient aussi à André Dussollier dont
l'interprétation du dictateur est tellement vraisemblable qu'il m'a fallu une bonne dizaine de minutes pour prendre conscience qu'il s'agissait de l'acteur français. Un double menton, des prothèses, des pigments sur la peau : les trois heures et demie passées dans la salle maquillage n'ont pas été vaines, car le vieillissement très réussi. Une performance digne de celle de Michel Bouquet alias Mitterrand dans Le Promeneur du Champ de Mars, qui lui avait d'ailleurs valu un César du Meilleur Acteur. Connaitra-t-il la même réussite ?

Autre point fort du film : des dialogues vifs et pertinents. En réalisant l'adaptation de son livre vers le grand écran, Marc Dugain a subtilement associé fiction et historicité. Le film parvient en effet à être une précise analyse de l'URSS Stalinienne et un psychodrame captivant. On apprécie donc à la fois l'exactitude des détails historiques (on découvre que le goûteur de Staline était le grand-père de Vladimir Poutine) et la qualité du scénario. Enfin, et c'est peut-être un soucis particulier à chaque écrivain, les dialogues sont excellents. De mémorables citations viennent en effet donner de la dramaturgie au film, tout en éclairant la personnalité de Staline. « C'est le propre de la torture que de faire parler des gens qui n'ont rien à dire », dit-il, ou encore «La mort d'un homme est une tragédie. La mort d'un million d'hommes est une statistique”. Ces phrases sont d'autant plus marquantes qu'elles sont mises en valeur par un excellent casting. Marina Hands est incroyablement touchante dans son rôle de guérisseuse prisonnière du monstre, et le désespoir d'Édouard Baer, loin de son habituelle image de dandy, est lui aussi très convaincant.
Finalement, une seule interrogation persiste au cours du film : peut-on croire à cette histoire ? Où s'arrête la vérité historique ? Où débute la fiction ? Le doute est permanent, il habite ce film : mais n'est-ce pas là le propre de chaque fiction historique ? En conclusion donc : un film très réussi, une plongée parfaite dans l'URSS des années 1950, et surtout un André Dussollier sensationnel. Autant de bonnes raisons pour aller le voir.
COMMENTAIRES:
22/11/2010 - isia a dit :
Do you mean Putin's grandfather was employed 'at' Stalin's dacha?
In answer to your question, 'would Stalin have summoned a young woman with a gift in alternative medicine?' - I think there was and still is much more faith in healers in Russia than in the West, and so it is plausible, if not probable
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