articles récents
CHAMPAGNE DEUTZ: un champagne digne des plus grands - Au Royaume-Uni, le champagne Deutz est considéré comme un des...
Où fêter le 14 juillet à Londres - Pour le 14 juillet, bien des bars et restaurants londoniens ont...
Comment choisir un dentiste à Londres - Comment choisir son dentiste à Londres quand le choix est si vaste?
Les Brioches de Noël Pasquier enfin en vente à Londres - Les fêtes de fin d’année offrent un large choix de produits...
MAGAZINE
-
Culture
-
Decoration
-
Droit
-
Education
-
Emploi
-
Enfants
-
Gourmet
-
Immobilier
-
Life and Style
-
Mode
-
Politique/Economie
-
Sante
-
Sport
-
Vacances
Device converter
Weather
Annonces
- Appartement 4 pieces a louer
- Agent de football à la recherche de joueurs talentueux
- Collecteurs de fonds pour une association
- Recherche d'un échange français-anglais
Déposez une annonce sur ce site
Ajoutés récemment
articles > Culture events

Mesdames... action !
Les temps changent pour le cinéma français, et les femmes sont désormais nombreuses à crier "action" ! Si vous voulez vous faire une idée de l'impact des femmes réalisatrices dans le cinéma français et de son évolution, voici quelques statistiques : en 1988, dans le livre 900 cinéastes français d'aujourd'hui, seules 66 étaient des femmes, et dans ma collection de 1500 films français j'ai trouvé qu'entre 1895 et 2000, 50 films avaient été réalisés par des femmes, alors que depuis 2000 il y en a déjà 47 ! Cela ne représente toujours que 10 % des films, mais l'écart est considérable par rapport au siècle dernier.
.jpg)
Il est difficile d'identifier un seul facteur pouvant expliquer cette évolution, mais elle est indéniablement liée à la croissance de la place accordée aux femmes dans la société, qui a découlé de l'activisme féministe des années 60 et 70. Les nouvelles générations de jeunes femmes ne sont pas prêtes à céder leur place dans la société française, que ce soit pour se présenter aux élections présidentielles ou pour réaliser des films. Et, de la même manière qu'il n'est plus rare de voir un papa français pousser la poussette de son bébé, les femmes françaises ne sont plus prêtes à se faire marcher sur les pieds. Dernier exemple en date : le mois dernier, 17 ministres ou anciennes ministres ont signé une déclaration pour s'opposer au harcèlement envers les femmes dans le monde professionnel.
Bien qu'elle ait toujours été ouverte d'esprit, libérale et heureuse d'accueillir de nouvelles idées, l'industrie du cinéma française a longtemps été dominée, au moins derrière la caméra, par des hommes. Dans une récente interview pour le Guardian, Lucile Hadzihalovic s'est souvenue de l'époque où elle étudiait le cinéma à La Fémis, dans les années 80 : "je dirais qu'environ 80 % de ma promotion était féminine", dit-elle, "mais seule une toute petite proportion sont devenues réalisatrices, je ne sais pas pourquoi".
Etrangement, il n'en était pas ainsi aux débuts du cinéma français. En effet, au temps du cinéma muet, il y avait des réalisatrices très proéminentes comme Germaine Dulac mais avec les débuts du son, les femmes s'évaporent peu à peu. Elles reviennent progressivement dans les années 50. Agnès Varda est l'une des rares pionnières dans la France d'après guerre, avec des films comme Pointe Courte et une carrière remarquable qui fait d'elle la doyenne des réalisatrices françaises.
D'autres suivent doucement dans les années 70. Diane Kurys (Diabalo Menthe), Claire Denis (Beau Travail), Catherine Breillat (Romance), et des actrices comme Jeanne Moreau et Josiane Balasko percent à cette époque grâce à leur talent et leur prestige. D'autres connaissent des pics de popularité, comme Coline Serreau avec Romuald et Juliette.
Elles incarnent de plus en plus souvent les rôles principaux, et les écoles de cinéma françaises se remplissent de jeunes femmes qui ne se contentent plus des seconds rôles. En ce début de XXIème siècle, il n'est plus rare de voir le nom d'une femme dans le rôle du réalisateur. Pourquoi est-ce important pour la santé du cinéma ? Parce que le cinéma, comme tous les arts, bénéficie d'une variété d'histoires, d'expériences de vie et de voix. Les films réalisés par des femmes devraient être vus comme de véritables cadeaux !
Bien sûr, les femmes n'ont jamais été totalement absentes du cinéma français : que ce soit en tant qu'actrices ou scénaristes, elles ont toujours été bien plus présentes en France que dans d'autres pays, comme par exemple le Royaume-Uni. Mais les réalisateurs sont des ambassadeurs incontournables de l'identité du cinéma. Non seulement apportent-ils leur touche personnelle aux tons et aux thèmes abordés par les films, mais ils modifient les scénari, auditionnent les acteurs, choisissent les équipes de tournage et imposent leurs points de vue. Et cela ne veut pas dire que les réalisatrices doivent se cantonner aux thèmes purement féminins comme les discriminations envers les femmes ! Ce n'est pas le cas, mais nous sommes encore loin d'avoir au box office autant de films réalisés par des femmes que par des hommes.
Il y a, il est vrai, des thèmes que les femmes sont plus enclines à traîter, que ce soit dans leur vie personnelle ou professionnelle. Elles sont par exemple mieux placées pour parler de sujets comme la maternité, qu'elles sont les seules à connaître par nature. Les thèmes abordés par les réalisatrices sont souvent plus universels, mais vus d'une perspective féminine comme le salon de beauté dans Vénus Beauté, de Tony Marshall et le salon de coiffure dans Caramel de Nadine Labaki. Cela ne les empêche pas d'aborder les mêmes sujets que les hommes : "amour, haine, violence, action, mort, en un mot émotion", comme le dit Sam Fuller dans Pierrot le Fou, de Godard.
Par ailleurs, nombreux sont les réalisateurs masculins à avoir choisi d'aborder des thèmes féminins : citons par exemple le travail remarquable d'Abdellatif Kechiche avec La Graine et le Mulet ou La Vie d'Adèle.
Il pourrait être intéressant de faire un quiz pour voir combien de lecteurs sont capables de reconnaître le sexe du réalisateur en voyant simplement une image du film et la synopsis !
Donc merci aux femmes pionnières qui ont contribué à la richesse et à la diversité du cinéma français donc nous profitons tous aujourd'hui. Nous leur souhaitons tout le meilleur pour la suite.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Jon Davies enseigne le cinéma français au Morley College de Londres et donne régulièrement des conférences ouvertes au public (plus d'informations ici).
Jon présentera Le Tout Nouveau Testament au 20ème anniversaire des French Impressions au Watermans le 25 juin.
COMMENTAIRES:
14/06/2016 - sylvie.aquilina a dit :
Merci pour cette charmante compétition très intéressante, qui incite à la réflexion !
14/06/2016 - arnottdavies a dit :
This is a tough quiz but helps tease out a point in my piece about most films being too complicated to be gender stamped.! Good luck everyone. Jon Davies
14/06/2016 - john a dit :
Compétition très stimulante !
LAISSER UN COMMENTAIRE