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Sousse attacks
Politique/Economie

Attaques terroristes : et maintenant ?

By Justine FRETIGNE
30/06/2015

Les trois attaques terroristes, qui ont eu lieu en France, au Koweit et en Tunisie le vendredi 26 juin, tuant plus de 60 personnes sur 3 continents, soulèvent plusieurs questions importantes. Que doivent faire les gouvernements occidentaux ? Le Maghreb et le Moyen Orient sont-ils des destinations touristiques à éviter ? Quelle est notre arme la plus puissante pour combattre Daesh ?

Rappel des faits 

Le vendredi 26 au matin, en France, Yassin Salhi, 25 ans, décapite son patron et tente de faire exploser l'usine Air Product, blessant deux personnes. Environ 2 heures plus tard à Koweit, un terroriste se fait exploser dans la mosquée shiite Imam Sadiq lors de la Prière du Vendredi, tuant 27 personnes et en blessant 200 autres. Et juste avant midi, à Sousse (en Tunisie), le jeune Tunisien Seifeddine Rezgui ouvre le feu sur des touristes sur la plage et dans l'hôtel Imperial Marhaba. Son geste vole la vie de 38 personnes, et en blesse 39 autres. 

Il semble fortement improbable que les trois attaques aient été conjointement planifiées et pour le moment, Daesh n'en a revendiqué que deux (celle au Koweit et celle en Tunisie). Néanmoins, les attaques ont eu lieu quelques jours seulement après que le groupe jihadiste ait publiquement encouragé ses sympathisants à profiter du Ramadan, qui a commencé le 18 juin, pour "lever les armes contre les mécréants". Car voilà l'un des principaux atouts de Daech : l'organisation n'a même plus besoin de donner des ordres précis, car ses partisans agissent seuls, choisissant leurs cibles et plannifiant leurs attaques individuellement. Sans même avoir jamais mis les pieds en Syrie, en Irak ou au Yemen - où Daesh contrôle en ce moment de larges territoires. 

La cible

En Tunisie, Rezgui a volontairement visé les touristes, épargnant les Tunisiens. Mais au-delà des victimes les plus directes de la tuerie, son intention délibérée constituait à affaiblir la démocratie tunisienne dans son ensemble. Le tourisme représente 14% du PIB tunisien. Après l'attaque au Musée du Bardo en mars, durant laquelle 22 personnes ont été tuées et 45 blessées, la Tunisie est aujourd’hui internationalement considérée comme une destination touristique dangereuse. Ce sentiment a encore été accentué par les nombreuses accusations des médias occidentaux contre le gouvernement tunisien, dont le plan de sécurité n’a pas permis l'intervention des forces de l'ordre pour neutraliser Rezgui avant 30 minutes de tirs. Parmi les 5 millions de Tunisiens travaillant dans le secteur du tourisme, une part importante vont perdre leur emploi dans les semaines qui viennent. Et à qui bénéficie un taux de chômage élevé ? A Daesh, bien sûr. Le mouvement radical sunnite prospère sur fond de misère et embrigade plus aisément les jeunes esprits en manque de repères. 

Quel réponse ?

Face à cette situation alarmante, le Premier Ministre britannique David Cameron a appelé à la coopération internationale. "Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour aider", a-t-il dit. "Cela signifie coopérer dans la lutte contre le terrorisme et renforcer les moyens alloués à cette lutte; cela nécessitera également de combattre la menace à sa source [...] et surtout, il est primordial que nous nous attaquions à ce discours radical toxique, qui manipule tant de jeunes esprits. Et nous devons le combattre par tous les moyens". Le Président tunisien Beji Caid Essebsi a approuvé et a déclaré : "tous les pays démocratiques doivent désormais unir leurs forces". Unir nos forces et combattre ? Certes. Mais les gouvernements doivent désormais élaborer une stratégie. Et il faudrait mieux qu'elle soit inébranlable, car Daesh est probablement l'un des ennemis les plus malins qu'ils n'aient jamais rencontrés. 

Et maintenant ?

Si la nécessité d'action des gouvernements semble indéniable, une question majeure reste sans réponse : devons nous - nous les personnes vivant dans les pays démocratiques occidentaux - continuer à passer nos vacances au Maghreb ou au Proche Orient ? Les images de panique et les témoignages de ceux qui ont survécu à l'attaque de Sousse ont fait le tour du monde, diffusant un sentiment de peur. Nombreux sont les touristes qui ont annulé leurs vacances ou ont fui la Tunisie depuis vendredi. Mais notre désertion des pays frappés par des attaques terroristes entraînerait une forte augmentation du taux de chômage, ouvrant inévitablement la voie à Daesh. Ne devrions-nous pas, plutôt, soutenir les économies locales en ignorant l'inquiétude que les terroristes cherchent à véhiculer ? Daesh cible tout ce qui n'est pas comme lui : les Musulmans et les non-Musulmans, les Arabes et les Européens, les touristes et les locaux. D'autres attentats surviendront, sans aucun doute. Mais les populations locales qui vivent sous le contrôle de ce groupe sans pitié endurent chaque jour les prises d'otages, la torture, les attentats à la bombe, les jugements arbitraires et la terreur. Laisser la peur s'installer, c'est encourager le triomphe de l'extrêmisme. 

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