MAGAZINE

Device converter



Weather

 

Annonces

Déposez une annonce sur ce site

Ajoutés récemment

articles > Politique/Economie events

Politique/Economie

Les indépendantistes écossais en tête pour la première fois

By Marie Decreme
11/09/2014

L’Ecosse devrait-elle être un pays indépendant ? Voilà la question qui sera posée aux écossais le 18 septembre prochain, un référendum à l’enjeu colossal.

Et pour la première fois, les indépendantistes sont en tête : si l’on en croit les sondages, 51% des écossais disent « yes » à l’autonomie de leur pays (Sunday Times). En jouant la carte de l’identité face aux anglais, les partisans d’Alex Salmond ont gagné 22 points en moins d’un mois, « le choix de l’ambition contre la peur ». Fuir l’ambiance libérale actuelle, c’est ce que souhaitent les tenants du « oui » ; le modèle norvégien est devenu la nouvelle attraction du Scottish National Party.

Les partisans du oui en campagne

Un coup de tonnerre, et pour le pays, et pour le Royaume-Uni. D’un côté, l’incertitude demeure sur le statut international de l’Ecosse. Etat, république, royaume ? Membre de l’OTAN ? Nul ne le sait précisément. L’Ecosse sera-t-elle le 29ème pays de l’Union Européenne ? Il faudrait faire la queue derrière la Serbie et la Turquie... L’entrée dans l’UE risque de prendre du temps. Et si adhésion il y a, qu’en sera-t-il de la frontière entre Angleterre et Ecosse ? Tout nouveau membre doit accepter d’adhérer à l’Accord Schengen. Le Royaume-Uni n’en faisant pas partie, de nouveaux postes de frontière pourraient être créés.

Jusque ici peu préoccupé par l’enjeu écossais – personne ne croyait que le « oui » était possible – le reste du royaume se réveille brutalement à dix jours du référendum. Parce qu’aux yeux de l’Angleterre, l’Ecosse ce n’est pas seulement le service d’Andy Murray. Loin de là. C’est plus de 300 ans d’histoire commune. L’Ecosse, c’est aussi 10 000 soldats, une base aérienne, trois bases navales dont une nucléaire. Son indépendance impliquerait donc d’importants transferts et poserait la question cruciale de sa défense. « Une menace sérieuse pour la capacité opérationnelle de la dissuasion britannique », déclarait la commission de la défense de la Chambre des Communes. Autre point essentiel, celui de la monnaie : le Premier  ministre écossais promet de fonder une union monétaire entre l'Ecosse et le Royaume-Uni. Mais les représentants du « non » assurent qu’une telle situation ne sera jamais mise en place, de quoi rendre inquiets une partie des électeurs, soucieux de la prospérité économique de leur pays. La répartition de la dette de l'État britannique est aussi en jeu : en l'absence d'union monétaire, les nationalistes écossais menacent de ne pas payer le remboursement de sa quote-part. La fin de l’Union Jack serait une catastrophe économique pour les britanniques. Il faut dire que 97% des ressources pétrolières du Royaume-Uni se concentrent dans les eaux territoriales écossaises.

Dans ce référendum qui promet d’être très serré, l’enjeu majeur est celui de la participation. Le vote a d’ailleurs été élargi aux électeurs de 16 et 17 ans pour l’occasion. Les écossais ne vivant pas en Ecosse ont été quant à eux, exclus du vote.

Quelle qu’en soit l’issue, la question écossaise n’est pas prête de s’évaporer : si le non l'emportait, les partisans de l’indépendance pourraient réclamer un autre référendum dans quelques années – comme ils l’avaient fait pour la création d’un gouvernement et d’un Parlement écossais en 1997. Le 18 septembre pourrait donc devenir un jour historique pour le Royaume-Uni, qui perdrait près d’un tiers de son territoire.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Les commentaires sont modérés. Ils n'apparaitront pas sur le site tant qu'un administrateur ne les aura pas approuvés.

:

Vous pouvez recharger le captcha en cliquant dessus